Le paysage
Histoire et développement
L’évolution d’un paysage agricole et symbolique
Depuis les années 1680, lorsqu’un petit groupe de pionniers acadiens sont arrivés dans la région et ont appelé « la grand pré » la vaste étendue de terres d’alluvions, l’histoire humaine de Grand-Pré a été liée à son cadre naturel et à la fertilité exceptionnelle de ces terres près de la mer.
Les pionniers étaient isolés. Ils étaient loin de la terre ancestrale et étaient souvent ignorés par les autorités françaises et britanniques qui administraient la région. Les pionniers ont donc développé une étroite relation avec les Mi’kmaqs, le peuple indigène de la Nouvelle-Écosse, et ce non seulement à Grand-Pré mais ailleurs en Acadie — à mesure qu’ils se familiarisaient avec l’environnement local et qu’ils commençaient à transformer les zones intertidales. Tous ces facteurs ont contribué au développement d’une nouvelle identité distincte. Même s’ils étaient d’origine française, ces pionniers en sont venus à se considérer, au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, comme faisant partie de l’Acadie et à se voir comme des Acadiens et des Acadiennes. Au cours des quelque soixante-dix ans ayant précédé son expulsion de force en 1755, la communauté acadienne de Grand-Pré a introduit une approche à la gestion de l’environnement qui incidemment avait déjà été perfectionnée ailleurs en Acadie. Ils ont adapté des méthodes qui en Europe avaient été appliquées aux terres humides et aux marais salants à un environnement passablement différent en Acadie. Confrontés aux plus hautes marées au monde (voir Figure 2–24), les Acadiens de Grand‑Pré ont su transformer — au prix d’un travail acharné mené sur trois générations — plus de 1 300 hectares de terres d’alluvions en terres agricoles. Celles-ci étaient à l’époque — et elles le demeurent encore aujourd’hui — parmi les meilleures terres agricoles de l’Amérique du Nord. |
En 1760, cinq ans après que les habitants de Grand-Pré eurent été déportés et éparpillés aux quatre coins du globe, un contingent de Planters de la Nouvelle Angleterre arriva à Grand-Pré pour reprendre leurs terres. À cette époque, comme aujourd’hui, le marais transformé était un aspect central pour les habitants de la région. À l’instar des Acadiens avant eux, les Planters de la Nouvelle-Angleterre établis dans la région de Grand-Pré ont développé un solide lien à la terre et à leur mode de vie rural. Le marais de Grand-Pré demeure extrêmement fertile aujourd’hui encore, et les principaux aspects du marais d’origine sont toujours en place.
Puis, à compter de la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, Grand-Pré s’est fait connaître comme le plus important lieu de mémoire pour le peuple acadien. Des monuments et des jardins commémoratifs ont été aménagés tout près du marais transformé pour souligner le lieu de l’ancien établissement acadien, commémorer la Déportation de ce peuple en 1755 et rendre hommage à la vitalité de la communauté acadienne. Cette dernière transformation complète la récupération symbolique par la communauté acadienne d’une terre agricole d’où ses ancêtres ont été chassés de force. |
Remarque: Tout le contenu qui suit sur l'histoire et le développement du paysage de Grand-Pré se trouve aux pages 28-66 du chapitre 2 de l'Unesco Dossier (. Voir lien ci-dessous) L'ensemble du dossier peut être trouvé sur la Inscription Grand Pré

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